Il forme 70 % des ingénieurs israéliens. 4 de ses Professeurs sont lauréats du prix Nobel. Ses quelque 115 000 diplômés occupent des fonctions éminentes en Israël et à l’international. Depuis 1924, le Technion – Israel Institute of Technology, fleuron de l’innovation et acteur essentiel de la Start-up Nation, œuvre pour le développement de l’état d’Israël et du monde. Véritable MIT du Proche-Orient, sa vocation est claire : le progrès scientifique, en faveur de l’Humanité. Découverte.
Par Guila Levy

#Covid : La révolution LIFT, un grand pas dans le traitement du Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë
Le Docteur Yan Ostrovski et le Professeur Josué Sznitman, de la Faculté de Génie Biomédical du Technion, ont développé une technologie innovante, nommée LIFT (Liquid Foam Therapy) qui pourrait considérablement améliorer l’efficacité des traitements du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).
Le SDRA cause entre autre des dommages au surfactant pulmonaire. Ce dernier a de nombreux rôles essentiels au fonctionnement des poumons. Il réduit l’effort nécessaire à la respiration. Or, le virus SARS-CoV-2 tue les cellules de l’épithélium respiratoire, qui ont notamment pour fonction la synthèse et la sécrétion du surfactant à la surface des alvéoles.
Le traitement par surfactant exogène existe et est utilisé, depuis des décennies et avec un taux de réussite de près de 100 %, chez les nouveau-nés prématurés. Il est basé sur l’administration endotrachéale de surfactant liquide, c’est-à-dire l’injection de surfactant externe dans les poumons. D’après l’hypothèse, c’est en raison des différences de taille pulmonaire que cette méthode s’est révélée inefficace chez l’adulte. En effet, du fait de la gravité, les instillations liquides s’écoulent rapidement dans les bassins.
LIFT est une méthode qui permet d’administrer du surfactant pulmonaire exogène sous forme de mousse. Celle-ci est capable de défier la gravité, et d’empêcher ainsi la formation de foyers liquides - qui auraient pu glisser dans les bassins. Dans le cadre d’une étude préclinique in vivo, l’équipe a examiné en détail l’efficacité de l’utilisation de LIFT administré à l’aide d’un tensioactif (qui permet d’augmenter la capacité d’étalement) moussé dans un modèle présentant un SDRA sévère chez le rat. Les rats de l’expérience ont retrouvé un état sain en 15 à 30 minutes, sans complications. Comme les poumons des rats sont trop petits pour démontrer que le liquide se propage de façon homogène, l’équipe a utilisé des expériences ex vivo dans des poumons porcins. Les résultats se sont avérés concluants.
L’équipe est à présent sur le point de démarrer une étude préclinique in vivo sur des modèles SDRA sévères chez le porc. Prochaine étape: les premiers essais cliniques de la thérapie.
LIFT, en instance de brevet, a été concédé sous licence à la start-up Neshima Medical, dirigée par le Docteur Ostrovski et soutenue par l’Unité de développement commercial du T3 (Technion Technology Transfer).
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Rencontre avec Joachim Behar
Au moment de sa nomination, Joachim Behar est le plus jeune Professeur du Technion – et français ! Depuis maintenant deux ans, avec passion, il enseigne l’Intelligence Artificielle (IA) à visée médicale, et mène des projets de recherche au sein du prestigieux laboratoire AIMLab. (Artifical Intelligence in Medicine Laboratory) du Technion, à la faculté de Génie Biomédical.
Après l’école des Mines et l’Université d’Oxford, direction le Technion : un choix de vie
Ce qui me plaît le plus, c’est l’atmosphère scientifique, exceptionnelle et unique du Technion.
« Les promesses de l’IA pour la médecine sont immenses »
Le secteur de la santé n’exploite pas assez les avancées en matière d’IA, comparé à d’autres domaines, tel que le Marketing, avec la publicité programmatique. La complexité de la physiologie humaine rend difficile l’élaboration de programmes viables en médecine.
L'IA tend à améliorer la performance médicale, et à rendre la santé accessible à tous. L’homme a la capacité de créer des outils basés sur l’IA en support des équipes médicales, ou qui remplaceraient des experts là où ils font défaut (déserts médicaux, communautés isolées des pays en voie de développement, etc.).
L’IA pour la médecine du sommeil, la cardiologie, la neurologie… En médecine du sommeil, nous recherchons des solutions pour fournir des tests portatifs et à distance des maladies du sommeil, et notamment de l’apnée. Nous tâchons d’introduire, ce qui constitue un changement de paradigme, le diagnostic d’autres maladies pendant le sommeil. En cardiologie, nous élaborons des algorithmes pour le diagnostic de pathologies à partir d’électrocardiogrammes. Enfin, en neurologie, nous pouvons détecter l’épilepsie chez les enfants, de manière non invasive à partir de capteurs portatifs.
Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, nous avons initié une revue de littérature qui implique 16 auteurs de 20 pays, autour de l’impact de la pandémie sur l’utilisation et l’adoption de la télémédecine. Elle prendra une place de plus en plus importante. Les capteurs physiologiques et les algorithmes intelligents intégrés à des plate-formes permettront aux patients d’enregistrer, par exemple, leur pression sanguine ou leur fréquence cardiaque à domicile. Nous devons contrôler l’utilisation des nouveaux outils permis par l’IA, et veiller à ce qu’ils soient exploités à des fins utiles et constructives.
Source : L'Arche