Des scientifiques de la Faculté de Génie Chimique Wolfson du Technion ont développé des désinfectants intelligents et innovants qui détruisent le mécanisme d'infection du Coronavirus et restent actifs au fil du temps. Ces produits devraient remplacer l'eau de Javel et d'autres produits à base de chlore, dont le pouvoir désinfectant diminue rapidement.
Le Professeur Shady Farah, qui a dirigé le groupe de recherche sur le sujet, a reçu une subvention, dans le contexte pandémique actuel, de l'Institut européen d'innovation et de technologie (European Institute for Innovation and Technology - EIT), afin d'accélérer le processus de développement du produit, et son lancement sur le marché. C'est la première fois qu'un scientifique du Technion reçoit à lui seul une prestigieuse bourse EIT Health.
« Nous produisons actuellement des substances potentielles et les testons. Nous prévoyons de sélectionner la substance optimale et de commencer la production de masse dans les prochains mois », explique le Professeur Shady Farah.
Le Coronavirus SARS-CoV-2 appartient à une vaste famille de virus que le monde connaît depuis de nombreuses années, dont certains peuvent également infecter l'homme. Le nouveau Coronavirus ressemble étroitement à l'un de ses prédécesseurs, le SRAS-CoV, qui est également originaire de Chine et s'est propagé dans de nombreux autres pays ; cependant, les mesures qui ont été prises pour lutter contre le SRAS-CoV ne sont pas suffisamment efficaces contre l'épidémie actuelle. À ce jour, il n'y a pas de traitement approuvé qui permette d'éliminer le SRAS-CoV-2 et, il n'existe pas encore de vaccin contre celui-ci.
Compte tenu de la situation, des désinfectants efficaces sont essentiels pour bloquer la propagation de l'infection via des surfaces contaminées. En effet, le nouveau Coronavirus peut survivre sur diverses surfaces pendant de longues périodes, selon le type de surface ainsi que d'autres conditions. Les recherches menées sur les surfaces du bateau de croisière Diamond Princess, sur lequel étaient présents de nombreuses personnes infectées, ont révélé que le virus peut survivre sur des surfaces durant 17 jours. Ainsi, en plus de la contamination de personne à personne, le risque d'infection par la rencontre de la peau avec une surface contaminée est à prendre en compte.
Le groupe de recherche du Professeur Farah développe des polymères innovants à usage médical et des technologies intelligentes d'administration de médicaments.
Lorsque l'épidémie de Covid-19 a éclaté, le groupe de recherche s'est immédiatement consacré, pour y faire face, au développement de polymères antiviraux spécifiques qui agissent sur le virus de deux manières :
1. En modifiant et en endommageant sa structure de sorte que sa capacité d'infection soit altérée ;
2. En attaquant et en détruisant l'enveloppe du virus. La substance désinfectante est libérée de manière contrôlée et continue afin que l'effet de la nouvelle technologie soit durable.
Des désinfectants sont utilisés depuis le début de la pandémie du Coronavirus afin de prévenir l'infection par des surfaces contaminées - principalement en appliquant des solutions d'hypochlorite, plus communément appelées eau de Javel domestique. Cette méthode présente plusieurs inconvénients importants : elle s'évapore et se décompose rapidement lorsqu'elle est exposée au soleil ou aux rayons Ultraviolets. Par conséquent, son efficacité est limitée dans le temps, ce qui implique une désinfection des surfaces plusieurs fois par jour.
La nouvelle technologie de désinfection développée par l'équipe de recherche du Professeur Farah est basée sur des matières premières peu coûteuses et facilement disponibles. Le développement a été rendu possible grâce à des connaissances interdisciplinaires qui combinent les domaines de la chimie combinatoire, de l'ingénierie des polymères et de la libération contrôlée. « Les matériaux que nous avons développés constituent une avancée importante car ils permettent de bloquer le cycle d'infection des surfaces contaminées », explique Farah.
« L'infection au contact des surfaces constitue un problème grave, en particulier dans les lieux publics tels que les hôpitaux, les usines, les écoles, les centres commerciaux et les transports publics. Nos polymères rendront ces endroits plus sûrs. Bien que ce développement ait été accéléré en raison de la crise actuelle du Coronavirus, il sera également efficace à l'avenir contre d'autres micro-organismes. Nous enrichissons l'arsenal d'outils à notre disposition et ajoutons une nouvelle famille de désinfectants qui libèrent la substance active de manière contrôlée. De cette façon, ils restent efficaces pendant de longues périodes. »
Le professeur Shady Farah a obtenu trois diplômes universitaires à l'Université hébraïque de Jérusalem, dont un doctorat en chimie médicinale. Il a ensuite poursuivi des recherches postdoctorales au MIT (avec le Professeur Robert Langer et le professeur Daniel G. Anderson) et à l'hôpital pour enfants de Boston / Harvard Medical School. Il est actuellement professeur adjoint à la faculté Wolfson de génie chimique du Technion, où il est titulaire d'une chaire Neubauer, et membre du Russell Berrie Nanotechnology Institute (RBNI). Il a reçu une bourse Maof pour les jeunes chercheurs exceptionnels et son laboratoire a reçu un financement généreux de la Fondation de la famille Neubauer.
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